Mon cœur, ces temps-ci la petite boule de peur dans ton ventre te joues des mauvais tours. Elle te rend visite plus souvent et dans certains moments. Elle s’est invitée la première fois, lors de ta première journée d’école à temps plein, celle avec tous les amis de ta classe. Elle s’est manifestée par une envie de rester dans ton lit et de ne pas te lever. Tu n’avais plus envie d’aller à l’école « c’est plate l’école ». Après quelques minutes, de l’écoute, de la compréhension, de l’empathie (parce que moi aussi ça m’arrive de ne pas vouloir sortir de mon lit le matin!), des câlins et une petite bouillote chaude sur ton ventre, ta petite boule de peur s’est calmée. Nous sommes parties de la maison et une fois à l’école, elle avait disparue! La petite boule avait fait la place, à une légèreté et du plaisir. Elle est revenue cogner à la porte, le matin de ta première journée pédagogique. Moi qui s’imaginait ces journées-là ensemble à la maison, ou l’opportunité pour d’aller visiter mamie, tu as décidé d’y aller. L’activité était d’aller cueillir des pommes au verger d’une amie de ta classe et à ma grande surprise, tu as dit « maman j’ai envie d’y aller ». Alors go mon coco. Je t’ai inscrit. On relève beaucoup de défi en ce moment, et j’étais bien heureuse que tu as envie d’y aller. Au matin de cette journée spéciale, la petite boule de peur dans ton ventre s’est pointée le bout du nez… Lorsqu’elle arrive, elle amène avec elle … visite à la toilette et mal de ventre. Elle te souffle à l’oreille des idées de peur, et tu n’as plus envie du tout d’y aller. « Maman je veux rester ici, je ne veux plus y aller ». Ah mon lapinou, que je te comprends. Cette petite boule là vient aussi me visiter quand je fais quelque chose pour la première fois! J’ai souvent envie de rester coucher, de ne plus bouger et de me dire que ça va passer. Mais je sais que cela ne m’aide pas, alors je continue, je fonce, j’en parle, je fais ce qu’il faut pour m’aider. Tu en parleras à ton père, lors de mon premier triathlon comment j’étais. Hé làlà! J’étais sur le fauteuil, cramper en deux, en me demandant pourquoi je m’étais inscrire! Et pourtant j’en ai fait d’autres par la suite, tellement j’avais aimé ça! Et quand je te vois, te tortiller aussi, te coucher sur le fauteuil, avec tes « maux/mots », il y a une partie de moi, qui as envie de te dire « ok, mon cœur reste ici avec maman » et de te prendre dans mes bras pour te couver de la mauvaise petite boule de peur. Parce que tsé j’suis ta maman et j’me dit que je suis la meilleure réponse à cette petite boule coquine. Mais non! J’fais pas ça. Je sais que ça ne t’aiderait pas. Au contraire, ça pourrait même augmenter son effet sur toi. Alors au lieu de ça, je t’accompagne. En tout cas j’essaie de le faire de mon mieux. Je t’aide à mettre des mots sur les maux que tu vis. À comprendre avec toi ce qui se passe. Ici, on l’a nommée : la petite boule de stress/peur, car tu comprends bien ce terme. Je t’ai expliqué que c’est elle qui te donne l’impression d’avoir mal au cœur. Elle te joue des tours, la petite coquine. Que lorsqu’on fait quelque chose pour la première fois, il nous arrive d’avoir des peurs, de se poser des questions, de se demander comment ça va se passer. Et même de partir en courant, tellement ça nous fait peur. Que moi aussi, ça m’arrive quand je fais quelque chose pour la première fois. Cela étant, on a essayé de se donner des points de repères sur cette journée spéciale, question de diminuer cette petite boule de peur : tu seras avec ton éducatrice que tu connais, tsé celle qui s’appelle comme matante Andréanne; tu vas prendre l’autobus, comme celle qu’on a pris pour se promener dans la ville; tu vas au même verger où on va cueillir nos framboises durant l’été; tu ne connaissais personne à ton école et déjà tu as des amis, car tu es capable de t’en faire des nouveaux. Mais surtout, on s’écoute, on se laisse le temps, on normalise, on se colle, on colle ton chat et la fameuse petite bouillotte chaude (merci sac magique!). Ahhh que j’aimerais que ça soit plus facile pour toi, plus calme même. Je souhaiterais que cette petite boule de peur ne soit pas dans ta vie. Qu’elle ne vienne pas te faire douter, hésiter, t'en faire pour rien. Tsé on espère comme parent que ça soit toujours mieux pour nos enfants, plus doux. Malgré tout ça, j’te le dis mon cœur, on peut apprendre à vivre avec cette petite boule là, à se donner des défis et à continuer d’essayer des nouvelles aventures. J’te jure mon cœur, y’a bin des belles choses qu’on fait avec cette p’tite boule là! Pis si tu en doutes, t’inquiète on va être là, papa et moi pour te le rappeler. Big love Josiane xxx
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Mon bel amour, c’était ce matin le grand jour! Ta première journée à l’école et la fin de nos vacances ensemble. C’est aujourd’hui, que tu passeras ta première journée complète à l’école. Hier dans ton bain, tu m’as dit « j’ai vraiment hâte d’être à l’école demain ». Et je n’ai pu qu’être heureuse pour toi. Qu’il est beau de te voir aller. Tu es prêt à cette étape. Et je suis plus que privilégiée de t’accompagner sur ce chemin. Encore une fois, la chance que j’ai d’être ta maman. Faut dire que tu étais clairement plus relax que moi pour cette étape. Même si j’essaie de le cacher, tu as bien vu à travers ton radar de vérité que j’étais un peu stressée. Si y’a une chance que j’ai c’est bien de me connaître. Moi les premières fois, ça me stresse toujours (Allô le SPIN ton stress). J’étais full à l’aise de te laisser partir, de franchir cette étape avec toi, même si j’ai apprécié nos routines easy de l’été… tu sais ce qui me stressait… faire le lunch, chauffer le thermos, m’assurer qu’on soit prêts à temps, que tout soit Ok pour cette première (Allô la performance!). Je sais, je sais c’est intense mon affaire. Une chance que tu es là pour me dire « ma petite maman, même si mon pâté chinois est froid, je vais le manger quand même, j’aime ça ». Ahhh une chance que je t’ai. Tu me rappelles que rien n’a besoin d’être parfait. Je t’aime. Tu as choisi, tes vêtements, ta casquette, tes souliers, même si tout ne fit pas, j’me suis dit que l’important c’était que toi, tu sois bien. Même si j’aurais aimé que tu prennes ta nouvelle casquette et le kit qui fit, tu en as décidé autrement. On a eu la chance d’avoir papa avec nous, et les trois ensembles, nous avons pris la route de ton école. Bin oui, la route, parce que tu as des parents qui croient à une alternative du milieu traditionnel et qui ont opté pour l’école alternative du territoire. Et celle-ci est à 15 min de la maison. Donc pas de bus pour toi cette année, pas d’amis du quartier à la même école, mais crois-moi je suis certaine que tu vas aimer. Même si notre entourage questionne notre choix, pas par jugement, mais parce que l’école alternative c’est encore peu connu, on a décidé d’écouter nos valeurs (même si tout serait plus simple si tu allais à l’école du quartier). Mais je suis full à l’aise avec notre choix, surtout pour toi, mais aussi pour nous. Je suis convaincue que ce nouveau milieu de vie, sera celui qu’il nous faut. J’ai déjà hâte d’aller en classe pour des activités. Ce matin, j’avais mis mes lunettes de soleil, Ok y’avait le gros soleil, mais je pense que j’ai pu y cacher mes yeux remplis d’eau. Pas de l’eau de tristesse, mais de fierté et de sensibilité (Allô l’hypersensible). On regardait ensemble les enfants arriver à l’école, tu commençais à être un peu intimidé. Et puis ta super prof est venue pour t’accueillir, toi et les autres amis. Tu as fait un câlin à papa et tu as sauté dans mes bras. Je le savais à ce moment que ta petite boule dans le ventre était sur le point de sortir. Je t’ai pris dans mes bras, je t’ai fait un gros câlin /bisou et je t’ai dit « Amuse toi mon amour. Je vais être là au retour, juste ici pour que tu me racontes ». On a donné un bisou sur notre cœur secret dessiné sur notre bras, et tu es parti avec les autres enfants. J’ai versé mes premières larmes à ce moment. Ouf! Je t’ai regardé avec tes amis en rang écouter les consignes de ton enseignante et puis, tu es parti. Je suis restée jasé avec une maman. Je n’avais pas envie de partir. J’étais soulagée, je reprenais enfin mon souffle. Je venais de vivre notre premier matin. Mon stress diminuait à chaque respiration (Bye, bye nouveauté). Que cela faisait du bien. J’ai passé la journée à travailler de la maison, mamie est venue m’aider à ranger des trucs. J’ai eu des pensées durant la journée pour toi. Je me disais « Ah il doit prendre sa collation », « Ah il doit sûrement manger », « Ah il doit faire son repos ». Et là, je pars dans dix minutes te chercher. J’ai hâte de te revoir, de t’entendre et surtout de te prendre dans mes bras. Et promis pour ton premier jour, je ne viens pas te chercher avec un chapeau sur la tête et des ballons dans les bras, comme à la garderie …mais en juin je ne peux rien te promettre. Merci pour les huit semaines de l’été qu’on a passé ensemble. J’ai adoré chaque moment, les plus easy, comme les plus difficiles. Encore une fois, tu m’as permis d’apprendre sur moi et sur toi. Je t’aime mon grand. Que l’aventure commence! Maman -xxx- Ah mon cœur, nous voilà en train de vivre ton été avant l’entrée à l’école. Le moment entre le monde de la petite enfance et l’enfance. Je l’entends souvent « le moment où tu quittes l’innocence, pour la cour des grands ». J’ai totalement confiance en toi, tu es prêt pour cette étape! Au pire, tu le sais, je ne suis pas très loin derrière (#la mère psychoéducatrice fatigante). Mais surtout j’avais envie et le besoin de faire de cet été avec toi, des vacances de bonheur.
Grand garçon de mon cœur, j’ai tellement de fun à vivre cet été avec toi. Surtout après l’année qu’on vient de vivre. Une année, d’entreprenariat, de projet, de télétravail, de téléconsultation, de démission, de travailleur autonome à 100% (avec tout le beau et le stress qui vient avec), de formation et de surmenage un peu (on va se dire les vraies affaires). Il était donc clair pour moi que cet été, j’allais ralentir. Oui, oui pour vrai. J’le jure. Faut bien que je passe à l’action, je l’ai dit toute l’année, que le mois prochain j’allais ralentir. Alors c’est vrai! Depuis fin juin, je travaille une journée semaine et on relaxe le reste du temps! Et j’ai tenu le pari. Bon Ok, niveau finance ce n’est pas la période la plus glorieuse de ma vie. J’me met pas de REER de côté mettons, MAIS on est ensemble. Et ça, ça n’a pas de prix, pis pour le reste il y a Visa (mettons, dans le pire des cas). Clairement, je ne suis pas la maman économe du groupe! J’le dit souvent, je l’écris souvent aussi, mais j’ai vraiment du fun avec toi. Tu es le petit garçon qu’il me fallait. Le temps avec toi est souvent doux, drôle, calme, mouvementé et colleux à la fois (le temps peut aussi être explosif, mais ça sera dans un autre blogue). Il ne nous en faut pas trop pour être heureux, pour contempler ce qui nous entoure. Autant on aime être dehors, dans l’eau, la boue, le sable; qu’on aime être dans la maison devant un film, un jeu ou des dinosaures. Et loin de moi l’idée d’être la maman-animatrice de camp de jours. Oh que non! Y’a vraiment des jours où on ne fait rien de spécial. Tu t’amuses à arroser le tas de boue pour en faire sortir les verres de terre, pendant que je chill au soleil dans le hamac. D’autres fois, on part à l’aventure pour la chasse aux grenouilles. Pis oui, tu vas chigner à la fin parce que tu es fatigué et que tu as mal aux jambes. Et tu vas sûrement finir dans mes bras, avec la chaudière, la puise et le sac à dos, mais tsé tu as juste 5 ans. Comme dirait mon amie Jessica, juste 5 ans que tu es sur la terre, on va te laisser une chance. Et il y a des jours où c’est pus excitant, on part aux glissades d’eau juste toi et moi. J’ai en tête, que c’est ta journée, on s’amuse, tu fais 50 fois la même petite glissade pour enfants et moi je te regarde t’amuser, tout en me faisant bronzer. No stress, on est là pour s’amuser. Quand j’ai ce mindset en tête, tout coule mieux. Comme si la pression tombait et on fait juste être bien ensemble. Et il y a les escapades, quand on part dormir à l’hôtel. Ahhh ça tu aimes! Pis je t’avoue que mois aussi. Dormir dans des draps moelleux (comme tu aimes le dire), déjeuner au lit, se promener dans l’ascenseur, on aime. C’est un gros OUI, comme tu dirais. Et même si on a bin du fun ensemble, ça n’empêche pas que parfois ça déborde de tous les côtés. On a aussi besoin de nos breaks, tes vacances chez mamie, comme tu dis. On a plus de plaisir lors de nos retrouvailles. Mon petit colleux, mon petit lapinou, je profite de ces vacances avec toi (pendant que papa construis notre sous-sol) avec bonheur et plaisir. Je profite aussi de ces vacances avec nos amis, nos familles pour reprendre l’année qu’on vient de vivre. J’espère que tu sais, que tu réalises comment c’est précieux ce qu’on vit et comment on est chanceux d’être si bien entouré et de vivre notre vie. Je t'aime xxx Josiane Ahhh mon petit cœur, c’est aujourd’hui…
Aujourd’hui la fin de la garderie pour toi….et pour nous. Oui, oui, j’ai l’impression que je suis plus atteinte que toi par cette fin. Toi, tu es juste super heureux de finir, d’aller à l’école après les vacances et surtout du passer le reste de l’été, ici à la maison avec nous. Depuis trois ans déjà, tu prenais de longues vacances, étant donné qu’on travaillait dans le milieu scolaire. Cette année, même si je ne suis plus dans le milieu scolaire, j’ai décidé de prendre du temps. J’ai décidé de diminuer mon horaire pour être avec toi. Et quant à retourner à la garderie fin août, j’ai décidé que tu terminais cette semaine. On passe les prochaines semaines ensemble. Je ne peux pas m’empêcher d’être un tantinet nostalgique de tes dernières années. Je nous considère chanceux, car nous avons eu une place, pile au moment nécessaire dans le CPE de notre ville. Un endroit chaleureux, lumineux, compréhensif et magnifique. Situé sur le bord de l’eau, il n’y avait pas meilleur endroit pour toi qui aime si bien la nature. Grand poupon de 17 mois, tu es arrivé au CPE au moment où je retournais au travail. Je me souviens encore de ta première journée, oups … de ta première heure. Hihihi, en maman-psychoéducatrice j’ai tenu à l’intégration progressive, mais surtout qui respecte ton rythme. Tu es arrivé dans le groupe des tortues avec la chaleureuse Annie. Ahhhhh j’imagine qu’on n’oublie jamais la première personne a qui on confie son enfant pour la première fois (bon après ta mamie, tsé elle ce n’est pas pareil. Je pense que tu n’avais trois mois et déjà elle te gardait entre deux tétées). Tout ça pour dire, qu’Annie a su te permettre de développer ta confiance, de t’ingérer dans le groupe et de faire en sorte que tu t’épanouisses. Cela a pris quelques jours et déjà tu étais super heureux d’y être. La seule contrainte, il ne fallait pas oublier mouton. Tsé mouton, le toutou avec lequel tu joues parfois maintenant? Mouton voyageait de la maison au CPE lors de tes présences. Et même là-bas, il te suivait partout, même dehors! Il ne fallait pas l’oublier. Ton objet transitionnel, il t’a permis de t’adapter dans ton nouveau milieu. Cela t’a pris des semaines, même des mois avant d’être capable de ne pas l’apporter dehors, mais tu y es arrivé. Je n’en ai jamais douté. Et aujourd’hui, il traîne dans ton bacc de toutous. Et là, tu arrives à la fin. La fin de ton premier parcours parmi les autres. Tsé ces premières expériences quand tu apprends à partager, à attendre ton tour, à réagir quand on te mord ou te frappe (la joie des enfants de 2-3 ans), à exprimer tes idées, à respecter tes choix, à te faire des amis, à écouter une autre personne que tes parents, à voir qu’il y a autre chose, etc. Toutes ces belles habiletés sociales qui vont te servir pour la prochaine étape qui s’en vient …. l’école!! AHHHHH! Mais ça on en reparle fin août. Pour l’instant on profite de nos journées ensemble. J’ai une pensée pour Caroline la magnifique, que tu as tellement aimé; pour Noémie qui te faisais rire; pour Élodie qui s’amusait avec toi; pour Mélanie qui t’a fait grandir; pour Marie-Claude qui t’a aidé à t’affirmer; et pour toutes les autres … Maryse, Emmanuelle, Lynn, Josianne, etc. Merci de votre dévouement, de votre présence, de votre amour pour les enfants, mais aussi pour mon Lolo. Nous formions une vraiment belle équipe! Mon grand, on s’en vient te chercher. On va fêter cette dernière journée ensemble. Comme à notre habitude, nous amenons ballons et trompettes. Que veux-tu tes parents sont aussi un peu enfant eux-mêmes. Je t’aime. Josiane Je n'étais pas prête pour ça.
Oh bien sûr, je savais que les bébés, ça se réveillaient la nuit. Je savais aussi que la job de nouveaux parents venait immanquablement avec un manque de sommeil. Mais je n'étais pas prête pour ÇA. La complexité, la fragilité, le MYSTÈRE du sommeil des bébés! Et surtout la surinformation, la désinformation et les opinions et jugements de tous sur le sujet! (Ouf!) Pour être bien honnête, quand j'étais enceinte, j'avais beaucoup de difficulté à lire quoi que ce soit sur les bébés. J'ai lu énormément sur la grossesse et sur l'accouchement, mais dès qu'il était question de quoi-faire-avec-un-vrai-petit-bébé, je trouvais cela encore lointain et si peu concret. Je sais aussi que l’une des raisons derrière ça, c’est que j'abritais dans mon ventre un petit bébé arc-en-ciel. J’avais vécu une fausse couche quelques mois auparavant, et la peur de ne pas voir naitre mon enfant ne se cachait jamais bien loin, surtout entre les pages des beaux livres de maternité avec des photos de bébés qui dorment paisiblement. Par contre, s'il y a bien quelque chose que j'ai lu (plusieurs fois même), c'était la fameuse page web de Santé Canada sur le sommeil SÉCURITAIRE du bébé. Qui, en résumé, précise que la seule façon qu'un bébé puisse dormir sans être en danger de mort, c'est sur son dos, sans couverture, dans un moïse ou une bassinette. Pas dans un parc, pas dans un berceau fabriqué par son grand-père, pas sur le sofa, pas dans une pièce trop chaude ou trop froide, et SURTOUT pas dans le lit de ses parents. Cette page-là me donnait la chair de poule. Je ne savais pas que c'était compliqué de même, faire dormir un bébé. Évidemment, je n'avais encore rien vu. Puis tu es arrivé. Tu es né, en pleine santé. Mon petit bébé arc-en-ciel tant attendu. Et moi, je suis devenue une maman. C'était plus beau, plus grandiose et aussi plus simple que je ne l'imaginais. Tu es né le matin et tu as passé la journée à dormir dans nos bras et dans ceux de tes proches venus te rencontrer. Puis, à l'aube de notre première nuit ensemble, à la maison de naissance, on t'a déposé doucement dans le petit berceau à côté de notre lit. Je me rappelle avoir demandé à notre sage femme si tu étais bien placé dans le berceau. (Sur le dos, pas de couverture. Est-ce qu'on oubliait quelque chose? Est-ce que la température de la pièce était correcte? Est-ce qu'on passait l'inspection de Santé Canada?) Oui, oui, nous a-t-elle répondu, si vous voulez le faire dormir dans le berceau, c'est parfait! (Si on voulait? ai-je pensé, mais on n’avait pas le choix non?!) Tu as dormi comme ça, peut-être un gros 20 minutes, avant de te réveiller en pleurant. C'est normal, qu'on s'est dit, des bébés, ça se réveille la nuit! On a essayé de te réconforter, te donner du lait, te bercer, mais tu étais inconsolable, et surtout indéposable! On était épuisés et on ne savait clairement pas quoi faire. Puis, j’ai essayé de t’allaiter couchée sur le côté, dans notre lit, et tu as fini par t'endormir paisiblement, tout blotti contre moi. J'étais tellement fatiguée que c'est clair que j'ai dormi moi aussi, pourtant j'ai eu l'impression d'avoir veillé sur toi toute la nuit. Comme si je savais que collé ainsi près de moi, rien ne pouvait t'arriver, n'en déplaise à Santé Canada. Mais je me sentais quand même coupable de m’être endormie alors que tu n'étais pas sécuritairement déposé dans ton berceau. Alors la nuit suivante, de retour à la maison, nous avons réessayé de te déposer, cette fois dans le petit moïse bien sécuritaire que l'on avait acheté juste pour toi (usagé, et à bas prix, heureusement! ). Mais encore une fois, rien à faire, c'est à croire que le matelas était recouvert d'épines brûlantes! Dès que ton corps y touchait, tu te mettais à hurler. Bon d'accord! Tu voulais dormir sur nous? Parfait! On dormirait donc à tour de rôle! S’en est suivi une série de nuits un peu absurdes, où mon amoureux et moi on se relayait sur de drôles de shifts nocturnes. Pendant que l’un dormait paisiblement dans notre lit, l’autre veillait dans le salon, en regardant des séries et en mangeant des collations pendant que notre petit héritier dormait dans son lit préféré : le bedon de maman ou de papa. Évidemment, on savait bien qu’on ne tiendrait pas ce rythme très longtemps! Alors durant la journée, lorsqu'on avait les yeux un peu moins collés, on testait des choses! À un moment donné, j’ai réussi à transférer doucement petit bébé endormi à côté de moi et à simplement tenir sa main pour le réconforter. Ça fonctionnait! Petite victoire! On a donc tenté une expérience pour la nuit : on avait un 2e matelas à la maison, on l’a déposé au sol, pour ne pas que bébé puisse tomber en bas, et je me suis couché à côté de lui, dans mon sac de couchage. Pas de couette, pas d’oreiller! Ce n’était pas 100% Santé Canada proof, mais on dirait que je ne voyais pas tellement où pouvait se cacher le danger. Puis, pouf, magie! Non seulement bébé dormait mieux, mais moi aussi! Je n’avais plus à me lever pour allaiter, je pouvais simplement me rouler sur le côté, et je me rendormais super facilement! Papa pouvait ainsi dormir de plus longues heures d'affilée et il était alors plus en mesure de me relayer durant la journée pour que je puisse tenter de rattraper le sommeil manquant. Parallèlement à cela, je me suis mise à lire sur le sommeil des bébés. Comme c’est le cas quand je souhaite comprendre quelque chose de nouveau, je deviens un peu intense et je lis, beaucoup, beaucoup de choses! Au début, je tombais uniquement sur des techniques d’entraînement au sommeil (certaines un peu plus ... brutales que d’autres!) Bien que je comprenne totalement que des parents puissent utiliser ces méthodes pour diverses raisons toutes très valables, je sentais que pour moi, quelque chose clochait. Je me rappelle avoir lu un livre au ton très directif qui m'ordonnait d’attendre plusieurs longues minutes avant de prendre dans mes bras mon bébé de 8 semaines s’il hurlait dans son lit. Je pense que j’ai lancé le livre au bout de mes bras et que j’ai appelé ma mère en pleurant (j’étais encore sous l’influence des douces hormones post-partum, on ne l’oublie pas!) Mais, plus je continuais à lire, plus mon horizon s’élargissait et plus je trouvais des réponses qui faisaient écho à mon instinct de maman. D’abord, j’ai appris que je n’étais pas la première maman qui dormait collée avec son bébé. Qu’on appelait ça le cododo par chez nous, mais que dans la majorité des pays du monde, c’était tellement une pratique courante qu’il n’y avait pas de mot spécial pour cela, ça s’appelait juste le dodo. Sauf au Japon, pays où cette pratique est la norme au point où les magasins de matelas font la promotion de lits familiaux et où la poésie de leurs mots appelle cela Kawa, qui se traduirait par rivière entre les berges et qui symboliserait le petit dormant paisiblement entre ses deux parents. Et que finalement, il n’y a qu’en occident, à notre époque moderne où on avait cru bon de dédier une pièce entière à un petit bébé pour qu’il dorme loin de ses parents. (Suis-je la seule à y voir une manière de nous vendre des plus grosses maisons et des meubles et accessoires supplémentaires?) Tout cela résonnait beaucoup pour moi, car dormir avec mon bébé me semblait être la continuité naturelle de ma grossesse. Après tout, si l’on vivait tout nu dans le bois, c’est probablement ce que l’on ferait. (Ça va peut-être vous paraître étrange dit comme ça, mais lorsque quelque chose m’agace dans notre société moderne, je me demande si on agirait de la même façon si on vivait tout nu dans le bois. Bref je me demande si c’est ce que la nature a prévu pour nous.) En poursuivant mes recherches, j’ai également appris que des organismes mondiaux, tels que l’UNICEF, encouragent même le partage du lit mère-enfant, lorsque celui-ci est fait de manière sécuritaire, c’est-à-dire en suivant quelques règles de bases et en portant attention aux contre-indications. Évidemment, si cette pratique vous intéresse, je vous invite à faire vos propres recherches via des sources fiables d’information afin d’être bien renseigné sur les différentes recommandations en matière de sécurité. Pour ma part, je ne souhaite ici que partager mon expérience, parce que j’aurais sauvé bien du temps et des angoisses si j’étais tombée sur ce genre de témoignage au moment où le manque de sommeil me faisait réellement croire que quelque chose était brisé, avec moi ou avec mon bébé. Et je ne souhaite pas non plus invalider les informations disponibles sur le site de Santé Canada, je crois simplement qu’il existe d’autres vérités. Comme celle que nous sommes des mammifères avant tout. Et qu’à l’instar des autres animaux, nos petits sont programmés pour se sentir en sécurité lorsqu’ils sont à nos côtés, et ce, même (surtout!) la nuit. En effet, je ne crois pas que les mamans ourses creusent une tanière supplémentaire à côté de la leur pour faire dormir leurs bébés. Et je ne sais pas si c’est parce que j'étais encore un peu buzée aux hormones, ou parce que j’avais accouché en faisant des cris de cro-magnonne, mais j'ai senti une connexion profonde à ma nature animale quand je suis devenue maman. Et encore aujourd'hui je m'identifie davantage à la maman-ourse qu’à la maman-instagram! C’est donc avec une confiance vacillante, mais grandissante que débuta notre fabuleuse aventure de cododo. Puis, tranquillement, au fil du temps, plein de petites victoires sommeil virent complémenter les petits défis sommeil. On réorganisa notre chambre afin de pouvoir dormir ensemble tous les trois. D’abord en convertissant le lit à barreau en lit side-car (technique qui consiste à en retirer l’un des quatre côtés et à fixer la structure au lit des parents.) Puis, plus tard, en installant notre matelas au sol tout simplement pour, comme les Japonais, former les deux rives du sommeil de notre bébé. Doucement, les réveils et les tétées aux heures se transformèrent en 2 à 3 réveils par nuit (lorsque, bien sûr, il n’y a pas de poussée dentaire, de changement d’heure ou d’envie irrésistible de faire la fête à 2h du matin). Et l'on put, un jour, récupérer nos soirées d’amoureux lorsque l'on eût réussi à maîtriser le lever du ninja, soit une manière extrêmement complexe et raffinée de fausser compagnie à un bébé endormi sans le réveiller. Ensuite, les siestes dans les bras se transformèrent en siestes en poussette, siestes dans la balançoire, puis siestes-tout-seul-dans-sa-chambre-de-bébé. Elle aussi nouvellement configurée avec un matelas simple directement posé au sol, une approche préconisée par la pédagogie Montessori. Tout cela se fit progressivement, à coup de petits pas en avant et de petits pas en arrière, sans méthode, sans chronomètre et sans avoir l’impression de brusquer le rythme de notre petit mammifère adoré à l’instinct de survie bien aiguisé. Récemment, petit coco a eu 1 an et non, il ne fait toujours pas ses nuits. Mais il fait plein d’autres choses! Il marche super vite dans la neige avec ses grosses bottes, il danse en tournant sur lui-même quand il aime une chanson, il mange avec une fourchette et il boit de l’eau dans un grand verre d’adulte sans en renverser. Il est autonome, explorateur, sociable, mais oui, il a encore besoin qu’on l’aide à s’endormir. Et on ne voit vraiment pas où est le problème là-dedans. Moi je vois plutôt le problème dans l’importance surdimensionnée que l’on accorde à la capacité d’un enfant de faire ses nuits. Où plutôt, de faire des nuits d’adultes, afin que nous, adultes puissions poursuivre sans interruption notre course effrénée. Dormir mieux, travailler plus, consommer plus? Plutôt que de vivre lentement dans le moment présent, un présent dans lequel on a un petit humain à réconforter, à coller et qui nous oblige doucement à nous poser. Pour ma part, cette aventure m’a appris à faire 100% confiance à mon instinct de maman et à t'offrir ce que TOI, mon bébé, tu as réellement besoin. Parce que tu es différent du bébé de la voisine et du bébé de la madame qui a écrit le livre sur les techniques infaillibles de sommeil. Tu es un enfant curieux, sensible, colleux et tu n’affectionnes pas particulièrement le dodo parce que tu préfères la vie et ses multiples bonheurs. Et je trouve cela magnifique. On dormira quand tu seras grand, c’est tout. Laurence Je me souviens précisément du moment exact. C'était le jour de mon 27e anniversaire. J'étais debout sur une falaise surplombant l'océan, sur l'Isle de Skye, en Écosse. J'ai fermé les yeux, et comme à chaque anniversaire, j'ai pris le temps d'observer le bout de chemin parcouru jusque là. Les deux pieds sur ce rocher, face au vent, je me sentais à ma place. J'étais partie sillonner l'Europe pendant 2 mois avec mon amoureux. Une petite tente 2 places accrochée à nos gros sacs à dos, du grand air et de la liberté à profusion. C'était le 3e été d'affilée où l’on partait vagabonder, revenant quelques jours à peine avant notre rentrée scolaire d'enseignants. Ces voyages me nourrissaient et me remplissaient le cœur. J'avais une soif insatiable de découvertes, d'aventures, de rencontres et d'émerveillement. Mais ce jour-là, sur la falaise, j'ai ressenti une curiosité nouvelle. L'appel d'une destination inconnue, d'un endroit que je m'étais promis d'explorer un jour. J'ai senti qu'une place s'ouvrait dans mon cœur et que j'étais prête à la remplir. Que j'étais prête à devenir une maman... Mais ce constat m'effrayait encore un peu... C'est un projet dont on parlait, mon amoureux et moi, depuis un bon moment déjà, mais j'avais toujours l'impression qu'il me restait quelque chose à accomplir avant, un endroit à visiter, une expérience à vivre. Comme si, en devenant parents, on arrêtait un peu d'être vivants. Comme si c'était la fin de quelque chose. En fait, j'avais surtout peur qu'en devenant parents, on soit contraints de rentrer, nous aussi, dans ce moule étroit et peu attrayant de la parentalité moderne. Celui où l’on est toujours à la course entre deux routines à aller exécuter. Celui où on est englouti au point de s’oublier. J’avais peur que l'on doive troquer notre liberté contre une mini caravane remplie de ballons de soccer (je n'ai jamais compris pourquoi les gens avaient autant de ballons de soccer dans les annonces de mini caravane). Et que l'on doive se résigner à louer chaque été la même petite chambre d'hôtel à Ogunquit, parce que tsé avec des enfants, tout est biiiin compliqué... Évidemment, on avait le désir de faire les choses différemment et on en a beaucoup discuté cet été là. Plusieurs longues randonnées et conversations profondes plus tard, ma curiosité de la falaise s’était transformée en "go on le fait" parce que j’étais certaine d’avoir à mes côtés le coéquipier idéal pour plonger dans ce beau projet-là, qu’on avait choisi d’écrire avec nos propres couleurs. Puis, peu de temps après notre retour au Québec, nous nous sommes retrouvés devant le moment fatidique. Nos quatre yeux écarquillés devant un petit bâton mouillé. La suite est un peu floue, le premier trimestre m’est rentré dedans comme une grosse vague frette. Le genre de vague qu’on n’a pas vu venir parce qu’on est en train de regarder une mouette voler un sac de chips. Une grosse vague de nausées, de fatigue, et de peur aussi. Et cette impression étrange qui ne me quittait pas : celle de venir d'embarquer dans un manège et de ne pas être tout à fait prête pour le boutte où ça descend très vite même si ça faisait des heures que j'attendais impatiemment dans la file d'attente. Presque trois mois plus tard, alors que je commençais tranquillement à apprivoiser ma grossesse, nous avons appris lors de l’échographie que notre petit amour avait déjà rendu son dernier souffle, bien au chaud, dans mon ventre. Ce deuil fut la grande épreuve que j'aie eu à surmonter jusqu'à présent. J'ai longtemps pleuré mon minuscule bébé et j'ai compris, en traversant ce désert, à quel point mon désir d'enfant était plus fort que je ne le croyais. Ce tout petit ange avait ouvert mon cœur et avait fait disparaître en fumée toutes mes peurs. C'est en sentant mon ventre vide que je n'ai jamais souhaité aussi fort qu'il soit plein. Tranquillement, au fil des semaines, j'ai réappris à prendre soin de moi et de mon corps blessé, une tisane de feuilles de framboisiers à la fois. Puis à l'aube du printemps, la lumière est revenue, sous la forme d'un deuxième petit bâton mouillé, couleur promesse. Cette fois, l'incrédulité avait fait place à une gratitude infinie et à des larmes de joie qui coulaient en torrents. Ce ne fut pas une grossesse facile, car encore une fois aucun symptôme ne m'a épargné, et parce qu'une angoisse sourde régnait en toile de fond. Celle de ne pas voir naître ce petit bébé tant espéré. Mais dès les premières semaines, je sentais en moi sa présence pleine de vie, et ma reconnaissance d'avoir droit à une autre chance m'aidait à tenir le cap et à cultiver l'espoir de tous les possibles. Puis, par un lumineux matin de décembre, tu es né. Tu es né et toutes les couleurs sont devenues plus brillantes. Autant je n'ai pas tellement apprécié être enceinte, autant j'ai adoré notre postnatal. On passait nos journées collés à s'aimer et les émotions que je ressentais atteignaient des sommets vertigineux. Je me suis demandé pourquoi on ne m'avait jamais dit que ça pouvait être aussi le fun et doux avoir un bébé. On m'avait dit que je n'aurais plus de temps pour mon couple et que notre vie sexuelle prendrait le bord. Mais on ne m'avait jamais dit que cette bulle d'amour ferait grandir le nôtre, et que notre désir en serait décuplé! On m'avait dit que je n'aurais plus le temps d'avoir une vie sociale, et que les soirées entre amis prendraient le bord. Mais on ne m’avait jamais dit à quel point nos amis seraient généreux et heureux de passer du temps avec nous 3 en venant nous aider à la maison! C'est donc comme cela que l'on a passé nos premiers mois de parents. Alternant entre moments de repos pas plates du tout et moments entre amis ou avec la famille élargie. On trainait notre bébé partout: au restaurant, en randonnée, chez des amis (il est allé à son premier party à 2 mois, bien au chaud dans son porte-bébé)! J'allais faire du yoga avec lui et il est même venu assister à mon premier match d'impro de la saison. Puis, durant la semaine de relâche, on a loué un petit chalet avec des amis et on a vécu notre première escapade en tant que parents! Spoiler alert : c'était agréable et pas du tout compliqué! À un certain point, je me souviens m'être dit que ma vie d'avant ne me manquait pas, car j'avais réussi à conserver les choses que j'aimais vraiment, et à leur faire une place différemment. Sauf peut-être pour le sommeil, mon sommeil d'avant me manquait (mais ça, c'est une autre histoire)! Évidemment, je sais qu'il y a une part de chance là dedans. Mon postnatal était optimal parce que j'avais eu un très bel accouchement sans complications, que mon amoureux avait pu prendre un long congé de paternité et que nous étions très bien entourés et également bien préparés (#congeloplein). Je sais que ce n'est pas toujours le cas, et je mesure ma chance avec une immense gratitude. J'ai aussi eu la chance d'accoucher quelques mois avant le début de la pandémie de covid-19, et d'avoir pu profiter de cette fameuse liberté qu'on prend tant pour acquis, avant de vivre le reste de mon congé de maternité en confinement. Je sais pertinemment que ce fut une autre game pour les mamans qui ont donné naissance durant les pires mois de ces grands bouleversements. On en a d'ailleurs vécu les soubresauts nous aussi, et il y a eu des bouttes où ça a été un peu plus rough. Mais quand l'été est arrivé et que l'on a eu une petite trêve, on s'est dépêchés de packter l'auto et d'enchaîner quelques séjours de camping! Bon, ce n'était pas le grand voyage au Costa Rica dont je rêvais pour mon congé de maternité, mais cela nous a permis de goûter aux voyages en famille, pi ça goûtait pas mal bon! Bon bien sûr, on était un peu plus chargés niveau bagages et ça nous a pris un tantinet plus d'organisation et d’adaptation, mais en toute honnêteté, j'ai trouvé cela encore plus beau, encore plus riche, encore plus nourrissant! Puis, un soir, autour d’un feu de camp collectif, dans une auberge de jeunesse de Charlevoix, on a pu, comme avant (mais avec un bébé endormit dans nos bras), jaser jusqu’à très tard avec de sympathiques inconnus. Sympathiques inconnus qui nous ont quittés ce soir-là en nous disant qu’on était les premiers parents qu’ils rencontraient qui leur donnaient le goût d’avoir des enfants. (!!) Le lendemain, on est monté au sommet d'une montagne avec notre bébé sur le dos, et rendu en haut, j'ai eu envie de faire immense pied de nez à touuuus ceux et celles qui nous ont dit dans les dernières années “Profitez-en pour voyager maintenant, vous ne pourrez plus le faire lorsque vous aurez des enfants!”. Dans ma tête, on avait gagné. On avait catché comment être des parents ET des humains heureux et accomplis dans la même phrase. On avait juste choisi de prendre le chemin alternatif plutôt que l'autoroute. Et aujourd’hui, j'ai comme envie de dire à tout le monde que ce sentier-là existe et qu’il offre de bien beaux points de vue! Ce que je veux dire avec tout cela, ce n’est pas que tout le monde devrait voyager avec ses enfants, faire du camping, ou monter des montagnes en porte-bébé. Pas du tout. C’est simplement que tout le monde devrait essayer de continuer à faire ce qui le fait vibrer. Et tenter de faire grandir son enfant dans son style de vie, plutôt que de changer de style de vie pour fitter dans un moule qui n’a pas la forme de ses rêves. Pi ça c’est difficile, parce qu’on vit dans une société où les moules différents ne sont pas tellement mis de l’avant. Alors, osons! Pourquoi pas!? Faisons à notre tête, sondons notre cœur et inventons de nouveaux moules de parents! Laurence Stampfler Eh bien voilà, c'est le moment du bilan de fin d'année!
Comme bien du monde, j'ai parfois eu envie d'oublier l’année qui vient de se passer, mais tu sais quoi 2020, tu n'as pas été si pire finalement. Bien sûr qu'il y a eu des jours où je me suis demandé comment j'allais te terminer, comment j'allais passer au travers de toi. Cependant, 365 jours plus tard, je suis sur le point de te dire « Bye, Bye! » Les choses passent quand même, malgré tout. Tu m'as transporté dans des tourbillons d'émotion. Je suis passée de la joie et de l'excitation de vivre la vie que j'avais toujours voulue. Je m'étais enfin donnée le droit de ne plus juste la rêver, mais de la vivre aussi. Tu m'as transporté sur des nuages, mais aussi très rapidement sur le terre ferme lorsque la pandémie est arrivée. Bang, bang! Déception, colère et peur m’ont rendu visite cette année. Je me suis questionnée alors sur mes choix, à maintes reprises, même si finalement c’étaient les meilleurs à faire. J'ai été, comme bien d'autres, déstabilisée par toi 2020. Difficile de croire ce qui se passait pour vrai. Une pandémie, for real? Comme je suis supposée réagir à toi? C’est ma première 😊 Et puis, le doute (les doutes plutôt) s'est pointé le bout du nez. Vivre une pandémie, après quelques mois du lancement d’une entreprise, c'est un pas pire défi disons. Pendant que d'autres entreprises fermaient, se réorientaient ou redéfinissaient leur offre de services, je dois dire que j'ai été très oisive lors des premiers mois. Mes capacités d'adaptation étaient épuisées! J'avais beau avoir plein d'idées, je finissais souvent par abandonner. Je finissais à jouer, dessiner et m'amuser avec mon fils. Ce fut des mois en famille, à vivre le moment malgré les peurs et les doutes. Et puis, l’été est arrivé avec ces belles promesses de chaleur et de légèreté. J’ai émergé du printemps avec de belles opportunités, rencontres et projets. En revanche, au moment où la peur reprenait le dessus et me faisait faire des choix qui n'étaient pas aligné avec mon cœur, je me suis arrêtée un moment. Qu'est-ce que je veux? De quoi j'ai envie? Est-ce que j'ai encore envie de courir tout le temps? De coucher mon fils le soir et de lui dire que j'allais travailler devant mon ordinateur? De travailler autant? Et de penser à moi si peu? À avoir l'impression d'être là, mais pas là en même temps? Et les réponses sont venues, tout naturellement. Non! Je n'avais plus envie de ça. Alors j’ai fait des choix. Encore! 2020, tu as été challengeante comme année, tu m'as fait vivre des émotions à la tonne, mais tu m'as aussi aidé à me mettre en action. Tu as accéléré des décisions que je pensais prendre dans les prochaines années... Tu m'as fait faire des choix avec mon cœur, au lieu d'être dans la peur. Tu m’as fait respirer dans le moment présent et en ayant confiance de faire la bonne chose. Être moins dans le futur et plus dans le présent. Tu m’as aidé à réorienter mes priorités : famille, temps, travail, amies et plaisirs. Ce n’est pas encore à point, mais je chemine. Tu m'as fait douter de mon couple, au point de regarder des appartements. Hé oui! Parfois à la maison ça devenait intense avec le mari. Tsé un confinement ça nous révèle des choses sur nous, sur notre famille et sur notre couple. J’ai regardé mon alliance et je me suis rappelé qu’une union c’est aussi des bons et des moins bons moments, pis là c’était le bout bof! Pour le meilleur et pour le pire qu'on dit, Hé bien le pire a passé, je pense! Tu m'as aidé à mieux communiquer, à nommer quand j’ai tort, à m’excuser, à m’exprimer et à pardonner. Tu m’as aidé à aller chercher de l’aide, à comprendre qu’on va plus loin avec les autres et que le support d’autrui est important. Tu m'as fait prendre des décisions sur le coup de l'impulsion, à les regretter parfois, mais surtout à m’adapter par la suite. Je me suis permise de dire « Oui » ou « Pourquoi pas » face à des situations. Et sérieux c’était vraiment le fun! Tu m’as fait douter de mon entreprise, de mon plan, de moi et même de ma valeur. À force de regarder autour, j’en perdais mon Nord. Je me suis déposé quelques instants et j’ai sondé ce que j’avais vraiment envie de faire. Moi! Pas les autres. J’ai eu mes réponses. Et finalement, j’ai presque tout fait ce qui était prévu et même plus. Tu m'as fait sortir de ma zone de confort. OMG! J’ai apprivoisé la techno pour la téléconsultation (et vraiment beaucoup), les cours prénataux en ligne, le yoga en ligne. Je n’en reviens juste pas encore. Tu m’as aidé à mettre mon égo de côté et à connecter avec la personne devant moi. Tu m'as aidé à voir mes forces, à m’aimer comme je suis et à accepter mes choix. Cette vie-là je ne la changerais pour rien au monde. Tu m'as permis de réaliser de grandes choses. Tu sais quoi? Merci 2020. Tu n’étais pas si pire finalement. Big love Josiane xxx La semaine dernière, c’était la Semaine mondiale pour l’accouchement respecté.
Des droits et des choix durant l’accouchement, qu’est-ce que cela veut dire concrètement lors du moment venu? Pour certaines c'est très clair. Pour moi, ça ne l’était pas lors de mon accouchement. Je l’ai compris avec le temps et en le vivant. Maintenant, je le rappelle plus d'une fois durant les cours prénataux. Et quand je rencontre une femme qui a donné naissance et qui a besoin de le raconter, et bien je prends le temps de l'écouter avec accueil, ouverture et respect. Le sentiment d'être écouté apaise plus qu'on le pense. S’il y a bien un évènement qu’on se rappelle pour toute notre vie, c’est bien de son accouchement et de la naissance de son enfant. Avec les années, j’avoue que certains moments commencent à être flous, que mes souvenirs se portent sur des moments ciblés ou que mon feeling change sur l’ensemble de mon expérience. Par exemple, si tu me demandes si ça été long? Je dirais que « non », je t’expliquerais que ma phase de latence fut très longue, qu’elle se compte en terme de journées, mais qu’après ce fut rapide. Si tu me demandes si ça fait mal? Je te dirais que je me rappelle davantage du mal de dos que j’avais, que de mes contractions et que ça bien passé. Si tu me demandes si mes choix ont été respecté? Je te dirais que « non ». Et ce qui me reste quatre ans plus tard, outre la joie immense d’avoir donné naissance, d’avoir rencontré mon fils et d’avoir été au bout de moi-même, c’est cette sensation de ne pas avoir été respectée et surtout que je ne me suis pas respectée moi-même. Comme plusieurs femmes et couples j’avais fait un souhait (plan) de naissance en nommant comment j’aimerais vivre l’accouchement, les interventions que je souhaitais et celle que je que je ne voulais, ou du moins que j’aimerais qu’on me demande mon avis! Ok, j’avoue que je ne soupçonnais pas la portée de certaines interventions tant sur le plan physique, psychologique et émotionnelle. Je faisais des choix, sans nécessairement savoir ce qu’ils représentaient vraiment, jusqu’à temps j’imagine que ça ne soit plus un choix. Parce que la différence est là. Est-ce que c’était un choix, un faux choix à la limite ou une décision imposée sur mon corp?. Tsé la sensation qu’on ne te demande pas ton avis, et pourtant tu es la personne concernée. Quand je repense à mon accouchement, l’équipe médicale était vraiment super. Elle a lu mon souhait de naissance, elle a travaillé dans le même sens, elle m’a encouragé quand je n’avais plus la force, bref j’étais vraiment en confiance. Au moment de la poussée, il y a eu un changement de médecin. L’hôpital appelle un médecin pour venir m’assister lors de la poussée, « ça ne sera pas long, il s’en vient, il habite tout près », qu’on me dit. Oups, retiens toi de pousser! Facile à dire! Il arrivera à temps finalement. Clairement, il habitait vraiment proche. Il ne me connaissait pas, il ne savait pas ce que je voulais ou pas. Il venait d’arriver dans l’histoire et ça faisait déjà dix heures qu’on avait commencé à l’écrire. Je me souviens encore de ces mots : « je vais couper pour donner de la place au bébé ». Il m’a fait une épisiotomie. Et moi j’en voulais pas. Pis ce qui me touche encore quand j’y repense, c’est que je n’ai pas été capable de rien dire. Que je l’ai laissé faire. Tsé ce sentiment qu’on nous impose quelque chose, qu’on nous fait quelque chose et qu’on reste en silence, trop paralysée pour parler et sans savoir quoi dire. Il y avait ma voix dans ma tête qui disait « non j’en veux pas », mais elle ne sortait pas de ma bouche. Cette sensation qu’on décide pour moi, qu’on ne respecte pas mon choix, qu’on ne me demande pas mon avis, qu’on me fait subir quelque chose que je ne veux pas. Que ça soit son métier ou non, j’te dis qu’avoir les jambes écartées devant une personne nous amène à vivre un sentiment d’une grande vulnérabilité. Je pense que ça serait la moindre des choses que la femme soit consultée à ce moment. Et après, que c’était la chose à faire ou pas, ça m’importe peu. Bin oui mon bébé est sorti, mais mon sentiment de ne pas avoir été respecté lui, il est resté. Ce sentiment qu’on a fait subir à mon corps une intervention qu'il ne voulait pas. Ce sentiment qu’on m’a coupé, charcuté, dans une partie de mon intimité. Ce sentiment qu’on m’a enlevé un peu de mon pouvoir cette journée. Cette impression qu'on ne m'a pas demandé la permission. Parce qu’une intervention comme celle-ci laisse des traces physiques, psychologiques et émotionnelles. Le temps en répare certaines, la réappropriation de son corps aide et le respect de soi aussi. Et surtout, parce qu’il faut en parler et aller chercher l’aide au besoin. Cette cicatrice fait maintenant partie de mon histoire et quand j’en parle, je reprends le pouvoir sur mon corps. Josiane xxx Ah mon grand! C'est le retour au CPE demain matin. Après deux mois pile à la maison ensemble. Ton papa est déjà au travail comme enseignant depuis une semaine. De mon côté, je retourne à l'école cette semaine. J’aime penser qu’on a toujours le choix dans la vie, alors je dirais qu’on fait le choix que tu retournes au CPE demain. Et tu sais quoi? J’ai confiance. J’ai confiance que l’éducatrice qui sera avec toi fera tout son possible pour assurer ta sécurité, la sienne et celle de tes amis, avec amour et bienveillance. J’ai confiance que son amour des enfants transcende tout ce que je vois passer sur les réseaux sociaux. J’imagine que tout comme moi, ce qui la passionne au travail c’est le lien avec les enfants, alors elle fera tout en son pouvoir pour que tu y sois bien. Tout comme je vais le faire avec les élèves à mon école. J’ai confiance que tu retrouves tes repères dans ce CPE version COVID-19. Que tu retrouves un peu ce que tu as laissé en mars dernier. J’ai confiance que tu sois bien dans cette nouvelle façon de faire et que tu retrouves rapidement le plaisir d’être dans ce milieu qui te connaît depuis presque trois ans. Et surtout, j’ai confiance que tu seras capable de t’adapter. Oh que j’ai aimé nos journées passées ensemble, cet entre-temps dans nos vies. Ok, j’avoue que faire du télétravail avec toi n’est pas toujours évident. Toi qui ne comprends pas toujours pourquoi je suis à la maison et que je travaille aussi. Toi que j’ai autorisé deux visites dans « mon bureau improvisé dans la chambre » lors des rencontres d’intervention. Toi qui entre en silence maintenant dans la maison, quand tu sais que j’ai une rencontre. Toi qui écoute « peut-être » plus la télévision, afin que je puisse faire mes rencontres d’équipe à distance. Oups! On a trouvé un beat et une façon de faire qui nous convient. On va s’le dire, on est vraiment bien ensemble! Cela fait une semaine que je te prépare un peu, au gré des journées à ton retour au CPE. Pas parce que c’est super mélodramatique, mais parce qu’il y aura des changements (pis les changements ce n’est pas ce que tu préfères, mettons). Je te parle de masques, de visières, de distanciation sociale, de changement de groupe, de changement d’éducatrice, etc. Pis je t’avoue que je ne maîtrise pas tellement ces termes-là moi-même. Il y a un côté de moi, qui n’arrive toujours pas à croire ce qu’on vit depuis mars dernier (mais ça c’est autre chose). Je te parle de tout ça, tout en ne sachant pas trop non plus ce qui va se passer. Je te prépare de mon mieux avec les connaissances que j’ai. On vit notre vie avec des points d’interrogation et avec des « peut-être. » Ce soir, d’un coup tu as réalisé que c’était demain le retour. Dans le bain, tu m’as dit « je n’ai pas envie d’y aller, je veux rester avec toi ». Je gardais le sourire, pendant que mon cœur essayait de se replacer. Je t’écoutais, en te rassurant. J’ai essayé de te rappeler tout ce que tu aimes faire au CPE, les amis que tu as hâte de revoir et … que mon autre option était de te laisser dans une boîte à la maison. Finalement, tu préfères le CPE. Je t’ai rappelé comment les éducatrices ont hâte de te revoir, de te jaser et de faire des blagues avec toi. Mon souhait était que tu te couches avec le sourire, ce fut le cas. Mon grand garçon au coeur sensible, j'le sais que tu vas y arriver. Ça serait trop simple de se dire que « ça va bien aller ». Alors je vais te dire « qu’on va s’adapter, pis qu’on va le faire ensemble! » Big love Josiane Ahhh mon grand, tu approches de tes 4 ans dans quelques semaines. Tu aimes encore qu’on joue au bébé. En fait tu me demandes souvent d’être ta maman et que toi tu es mon bébé. Pour toi c’est un jeu, pour moi aussi… mais dans la réalité je suis ta maman et tu es mon bébé, mon bébé de presque 4 ans. Quand je pense à nous deux et à notre relation, je pense tout de suite au fait que j’aime être ta maman. Comment au fil de notre histoire, on trouve notre équilibre, souvent fragilisé par le quotidien, le travail, la fatigue et tes différentes phases du développement. Pour le moment, tu vis tes quatre ans. Je pensais que c’était un mythe le F** Four, mais non, c’est vrai. Avec beaucoup d’amour je me rappelle que c’est une phase. Le soir, après avoir lu tes deux histoires, donné ton verre de lait, partie ta musique, placé tes toutous et ta couverture, mis ton dauphin lourd sur tes jambes, fermé la lumière, chanté tes deux chansons et donné ton câlin; je te répète comment j’aime ça être ta maman, comment je suis chanceuse d’être ta maman et que je t’aime gros comme l’infini + un million. J’le sais, ça peut paraître quétaine un peu, mais honnêtement je me trouve vraiment chanceuse d’être ta maman. J’suis ta plus grande fan, pis tu joues même pas encore au hockey. Même les journées où tout roule à l’envers, que tu n’écoutes plus après mon troisième avertissement, que mes émotions se mélangent et que ça s’en va être du n’importe quoi, je me rappelle que je t’aime. J’aime jouer avec toi, même si je lis partout qu’il faut que je te laisse jouer plus souvent seul, que tu développes ta sécurité intérieure, ton indépendance et qu’il est bien de s’ennuyer un peu. Je ne peux pas m’empêcher d’aimer quand on joue aux gentils et aux méchants, quand on court partout dans la maison en se lançant des boules de feu, quand on se fait une attaque de toutous ou qu’on s’installe au sol pour jouer aux cartes. Tu l‘as sûrement deviné avant moi, mais quand on joue, tu me permets de redevenir une petite fille, d’être dans le bonheur pur et ça c’est précieux pour moi. J’aime créer avec toi. J’aime quand on s’installe à plat ventre au sol pour dessiner ensemble. J’aime quand on bricole et qu’avec deux cartons on se fait des épées ou qu’avec des feuilles on fait des œuvres d’art (ou pas) qui se retrouvent par la suite sur le mur. J’aime voir l’évolution de tes dessins. Tu commences à faire des bonhommes et je suis tellement fière de toi. Tu m’encourages quand je dépasse et tu me rappelles que ce n’est pas grave. J’aime ton visage quand tu me dis « c’est beau quand même maman ». Tu sais relever le beau dans ce que tu vois et d’encourager chaque personne et c’est vraiment touchant. J’aime t’installer sur le comptoir de la cuisine et vivre le quotidien avec toi. Tu nous regardes faire le smoothie le matin et tu nous aides. Parfois, l’envie te prend de vider le lave-vaisselle ou de mettre la table et même si ce n'est pas comme je le ferais, je te laisse faire. Il arrive que l’énergie soit mollo à ton retour de la garderie, alors je te demande si tu veux m’aider à préparer le souper? Tu as toujours envie. Tu prends ton petit banc et tu t’installes avec ton couteau d’enfant qui coupe seulement bien les carottes. Alors je te fais couper une batch de carottes pour la semaine. Tu es fier de toi et moi j’apprécie ce moment de complicité ensemble. J’aime croire que ces belles qualités vont te suivre pour la suite. J’aime quand je t’entends reprendre mes expressions. Il me semble que mon « Oh my God » avec ta voix, ça sonne mieux. Pis c’est tellement beau quand tu le dis, en pointant le ciel rose ou un gros bol de popcorn. Tu t’émerveilles devant tout et ça me touche. En fait, je me dis que je fais bien ma job, car tu peux voir du beau un peu partout. Quand tu me dis « come on », sans trop savoir ce que cela veut dire. J’aime quand tu inventes des mots ou des expressions. Hier quand je parlais en anglais avec ton père pour ne pas que tu comprennes, tu m’as sorti : « moi je parle I speak in english ». Tu as raison, bientôt je vais devoir me mettre à l’espagnol. J’aime quand je cours dans la maison le matin pour me préparer, les cheveux pas peignés, le kit de yoga sur le dos, et que toi tu joues au salon. C’est avec ta douce voix, que tu me dis « maman, tu es belle ». Tu me forces à arrêter cette course du matin et à prendre le temps. Prendre le temps, de savourer cette phrase, de te sourire et de te dire « merci mon cœur ». Sérieux y’a pas grand-chose de plus beau que ça. Et ton regard, God que je voudrais l’enregistrer pour la vie. La façon que tes yeux ont de me regarder. Je ne veux jamais l’oublier. Si je pouvais m’imprégner de ce moment pour la vie, c’est-ce que je ferais. Si je pouvais revivre qu’une minute de notre vie ensemble, ça serait cet instant-là. Cet échange dans notre regard qui me rappelle toute l’importance que j’ai pour toi et toute l’importance que tu as pour moi. Ce lien entre toi et moi, c’est indescriptible. Pis quand y’a des moments où ça commence à être plus difficile entre nous, qu’on ne se comprend plus, ou qu’on a perdu notre équilibre, bien je prends un pas de recul. J’observe ce qui se passe dans notre famille, dans notre quotidien, dans nos vies, etc. Et souvent je réalise que ce qu’on a de besoin à ce moment-là, c’est d’être ensemble, de jouer ensemble et de se connecter à tout ce qui fait que j’aime être ta maman. Big love Josiane xxx |
AuteureJosiane, fondatrice du repère familial, s'amuse à venir écrire des petits ou longs textes, sur des sujets variés. CollaborationDes personnes merveilleuse qui partagent un bout de leur vie, de leur cœur, avec le repère familial. Les textes l'indiquent lorsque c'est une collaboration. Archives
Septembre 2021
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