Ahhh mon grand, tu approches de tes 4 ans dans quelques semaines. Tu aimes encore qu’on joue au bébé. En fait tu me demandes souvent d’être ta maman et que toi tu es mon bébé. Pour toi c’est un jeu, pour moi aussi… mais dans la réalité je suis ta maman et tu es mon bébé, mon bébé de presque 4 ans. Quand je pense à nous deux et à notre relation, je pense tout de suite au fait que j’aime être ta maman. Comment au fil de notre histoire, on trouve notre équilibre, souvent fragilisé par le quotidien, le travail, la fatigue et tes différentes phases du développement. Pour le moment, tu vis tes quatre ans. Je pensais que c’était un mythe le F** Four, mais non, c’est vrai. Avec beaucoup d’amour je me rappelle que c’est une phase. Le soir, après avoir lu tes deux histoires, donné ton verre de lait, partie ta musique, placé tes toutous et ta couverture, mis ton dauphin lourd sur tes jambes, fermé la lumière, chanté tes deux chansons et donné ton câlin; je te répète comment j’aime ça être ta maman, comment je suis chanceuse d’être ta maman et que je t’aime gros comme l’infini + un million. J’le sais, ça peut paraître quétaine un peu, mais honnêtement je me trouve vraiment chanceuse d’être ta maman. J’suis ta plus grande fan, pis tu joues même pas encore au hockey. Même les journées où tout roule à l’envers, que tu n’écoutes plus après mon troisième avertissement, que mes émotions se mélangent et que ça s’en va être du n’importe quoi, je me rappelle que je t’aime. J’aime jouer avec toi, même si je lis partout qu’il faut que je te laisse jouer plus souvent seul, que tu développes ta sécurité intérieure, ton indépendance et qu’il est bien de s’ennuyer un peu. Je ne peux pas m’empêcher d’aimer quand on joue aux gentils et aux méchants, quand on court partout dans la maison en se lançant des boules de feu, quand on se fait une attaque de toutous ou qu’on s’installe au sol pour jouer aux cartes. Tu l‘as sûrement deviné avant moi, mais quand on joue, tu me permets de redevenir une petite fille, d’être dans le bonheur pur et ça c’est précieux pour moi. J’aime créer avec toi. J’aime quand on s’installe à plat ventre au sol pour dessiner ensemble. J’aime quand on bricole et qu’avec deux cartons on se fait des épées ou qu’avec des feuilles on fait des œuvres d’art (ou pas) qui se retrouvent par la suite sur le mur. J’aime voir l’évolution de tes dessins. Tu commences à faire des bonhommes et je suis tellement fière de toi. Tu m’encourages quand je dépasse et tu me rappelles que ce n’est pas grave. J’aime ton visage quand tu me dis « c’est beau quand même maman ». Tu sais relever le beau dans ce que tu vois et d’encourager chaque personne et c’est vraiment touchant. J’aime t’installer sur le comptoir de la cuisine et vivre le quotidien avec toi. Tu nous regardes faire le smoothie le matin et tu nous aides. Parfois, l’envie te prend de vider le lave-vaisselle ou de mettre la table et même si ce n'est pas comme je le ferais, je te laisse faire. Il arrive que l’énergie soit mollo à ton retour de la garderie, alors je te demande si tu veux m’aider à préparer le souper? Tu as toujours envie. Tu prends ton petit banc et tu t’installes avec ton couteau d’enfant qui coupe seulement bien les carottes. Alors je te fais couper une batch de carottes pour la semaine. Tu es fier de toi et moi j’apprécie ce moment de complicité ensemble. J’aime croire que ces belles qualités vont te suivre pour la suite. J’aime quand je t’entends reprendre mes expressions. Il me semble que mon « Oh my God » avec ta voix, ça sonne mieux. Pis c’est tellement beau quand tu le dis, en pointant le ciel rose ou un gros bol de popcorn. Tu t’émerveilles devant tout et ça me touche. En fait, je me dis que je fais bien ma job, car tu peux voir du beau un peu partout. Quand tu me dis « come on », sans trop savoir ce que cela veut dire. J’aime quand tu inventes des mots ou des expressions. Hier quand je parlais en anglais avec ton père pour ne pas que tu comprennes, tu m’as sorti : « moi je parle I speak in english ». Tu as raison, bientôt je vais devoir me mettre à l’espagnol. J’aime quand je cours dans la maison le matin pour me préparer, les cheveux pas peignés, le kit de yoga sur le dos, et que toi tu joues au salon. C’est avec ta douce voix, que tu me dis « maman, tu es belle ». Tu me forces à arrêter cette course du matin et à prendre le temps. Prendre le temps, de savourer cette phrase, de te sourire et de te dire « merci mon cœur ». Sérieux y’a pas grand-chose de plus beau que ça. Et ton regard, God que je voudrais l’enregistrer pour la vie. La façon que tes yeux ont de me regarder. Je ne veux jamais l’oublier. Si je pouvais m’imprégner de ce moment pour la vie, c’est-ce que je ferais. Si je pouvais revivre qu’une minute de notre vie ensemble, ça serait cet instant-là. Cet échange dans notre regard qui me rappelle toute l’importance que j’ai pour toi et toute l’importance que tu as pour moi. Ce lien entre toi et moi, c’est indescriptible. Pis quand y’a des moments où ça commence à être plus difficile entre nous, qu’on ne se comprend plus, ou qu’on a perdu notre équilibre, bien je prends un pas de recul. J’observe ce qui se passe dans notre famille, dans notre quotidien, dans nos vies, etc. Et souvent je réalise que ce qu’on a de besoin à ce moment-là, c’est d’être ensemble, de jouer ensemble et de se connecter à tout ce qui fait que j’aime être ta maman. Big love Josiane xxx
1 Commentaire
Mon poulet, mon bébé, mon bel amour. Ce matin, on commençait notre nouvelle vie. Ce matin, tu commençais la garderie. C’est drôle hein? Notre ancienne vie n’est pas si vieille. Elle date juste de ta naissance et ça, ça fait même pas un an! Mais notre ancienne vie était douce. On prenait notre temps. On suivait ton rythme. Dans notre nouvelle vie, tu dois t’adapter au rythme des grands. Ces dix derniers mois, ce sont les grands qui te suivaient. Mais là, tu fais partie de notre gang. T’auras un horaire. Quelque part où aller. Quelqu’un qui t’attend. J’espère pouvoir t’aider à t’adapter à ta vie de grand. J’espère ne pas trop te bousculer. Parce que je sais, que même si tu as maintenant une vie de grand, t’es encore petit. Tellement petit. Je dois te donner du crédit. T’es un p’tit bonhomme qui s’adapte bien. Tu aimes les gens, tu aimes découvrir et je sais que ça ira bien. Je dois aussi me donner du crédit. Je pense que j’ai choisi une bonne personne avec qui tu passeras beaucoup de temps. Mais t’es petit. Tellement petit. Y a plein de choses que tu sais pas. J’espère être là pour te voir découvrir toutes ces nouvelles choses. Comme parler. Eille j’aimerais donc ça être là quand tu vas dire quelque chose qui a du sens pour la première fois! Pis marcher. Ça aussi, j’aimerais ça être là pour te voir devenir un peu plus autonome de tes mouvements. Mais je sais que dans ta nouvelle vie de grand, ça se peut, que maman ne soit pas toujours là, sur le moment. Sauf que ce qui compte, c’est que je suis quand même là. Toujours. Tes nouveaux apprentissages ne m’appartiennent pas. Ils sont à toi. Ce sont les tiens. C’est ta vie de grand à toi. Mais j’te promets que je vais être fière de toi. Fière de tes nouveaux apprentissages. Fière, même si je ne serai plus témoin de toutes tes premières fois. Je te promets que je vais les célébrer et les encourager. J’suis tellement chanceuse d’avoir pu t’accompagner 100% du temps dans ta vie de petit. Ça nous a rapprochés. On a pu se coller. Se coller souvent. Se coller longtemps. On a pu voyager. Voyager loin! Ta vie de petit m’a appris à me poser. Ta vie de petit m’a appris à observer. Ta vie de petit m’a appris à aimer. À aimer fort. À aimer bien, j’espère. J’ai hâte de voir ce que tu vas apprendre dans ta vie de grand. Ce que tu vas m’apprendre dans ta vie de grand. Je t’aime. To the moon and back. Jessica xxx Quand on parle de stress, on dit que la mémoire enregistre davantage les évènements qui ont été les plus stressants ou du moins avec une forte charge émotive.
Tu arrives bientôt à tes quatre ans et je me rappelle encore exactement ton deuxième jour de vie. Pourquoi? Parce qu'à ton deuxième jour de vie, c'est là que je suis née ... une autre fois. Ce fut ma naissance, en tant que maman, TA maman. Du moins, c’est là que je l’ai réalisé. Pis ce fut ma première jambette dans mon cœur de maman et le premier stress dans notre histoire. À l'hôpital, avec le rush des derniers jours, ma période de latence qui ne semblait jamais se terminer, l'accouchement et nos premiers moments collés ensemble, j'étais un peu comme dans une bulle. Pas une bulle de ouate, non, non, mais un genre d'espace-temps non-défini. Il venait de se passer tellement pleins d’affaires en l’espace de 48 heures. Un moment j’étais enceinte, tu étais à l’intérieur de moi et le moment d’après, mon ventre était vide et tu étais là à mes côtés. Je me souviens encore, tu es arrivé au petit matin tout calme, avec tes grands yeux qui me scrutaient déjà. Un cri, il n'y a eu qu'un seul cri pour signifier ta présence et après ce fut le calme. En observateur que tu étais déjà, tu regardais ce qui se passait. Tu as bu et tu as dormi ... beaucoup dormi. Au point, où je me suis même dit "Ah ce n’est pas si pire finalement, un nouveau-né, il dort des six heures". OH MY GOD que j'étais naïve et tellement mal préparée à vivre le reste. Le lendemain matin, on m'a donné le Go pour sortir, mais pas toi encore. God que c’était interminable !! Ce n'est que tard le soir que j'ai appris qu'on trouvait que tu ne buvais pas beaucoup. Tu n’étais pas encore un champion de la prise au sein. En fait tu aimais surtout boire et t’endormir. Les infirmières étaient gentilles, mais avec l’abondance des conseils, j’étais surtout plus mélangée. Alors j’ai appelé mes précieuses amies, qui ont su m’écouter et me redonner confiance. Je voulais tellement partir, retourner à la maison, dormir dans mon lit. Me semble qu'elle était là notre place. Pas ici dans une chambre d'hôpital. Il devait être 21h30 quand on a eu le Go pour enfin partir tous ensemble. C'était un soir de tempête, on nous suggérait de rester, mais je voulais telllllllement partir. Comme si j’étais impatience de commencer pour de bon notre vraie vie. Mettre un terme à cet entre-deux d’hôpital. En passant les portes de la maternité, j'ai eu des frissons, c'était fini. OUF! Une partie de moi y restait et la vraie patente commençais. Je ne savais pas plus c’que c'était, mais à ce moment-là j'avais confiance. Le transport en voiture a semblé une éternité. Ton père roulait tellement lentement, c'était notre première ride à trois. Quand je suis entrée dans la maison, c'est là que j'ai émergé de tout ce qui venait de se passer. J’ai réalisé, que j’étais partie de ma maison enceinte de 40 semaines, et que là je revenais à la maison en étant maman. Entre les deux, il y avait eu l'accouchement. Ta naissance. Ma naissance de mère. Et la naissance de notre famille. Ce soir-là, je ne savais pas que ça allait être siiiiiii intense. Que tu allais vouloir être aux seins à toutes les heures. Que j’allais penser que je n’avais pas ce qu’il fallait pour t’allaiter. Que je ne comprendrais pas pourquoi on vivait tout ça? Pourquoi tu ne dors plus pendant six heures? Pourquoi tu ne veux pas être déposé dans ton berceau (il était tellement beau en plus)? Pourquoi tu ne voulais que mes seins? Pourquoi tu pleurais (toi qu'on n'avait presque pas entendu jusqu'à maintenant)? Pourquoi tout d'un coup je ne savais pas quoi faire? Pourquoi, ON ne savait pas quoi faire? Pourquoi je me sentais si stressée? Si incompétente? J’suis ta mère et je ne sais même pas quoi faire. Ce n’était pas supposé être instinctif c’t’affaire là? En te voyant, je ne devais pas savoir quoi faire? Pourquoi j'avais l'impression de ne pas répondre à tes besoins? Pourquoi ce n'était pas comme dans les livres? Comme je me l’étais imaginé? Moi qui avais passé sa vie dans la théorie, j'embarquais pour vrai dans la pratique, avec une confiance ébranlée et le cœur envahi de doutes. Cette petite voix, cette intuition je ne l’entendais pas, j’avais perdu tous mes repères. En fait, je ne sais même pas si j’en avais vraiment des repères. Je commençais à peine à être mère. J’avais beau avoir lu plein de livres, c’est quand même juste en t’ayant dans mes bras, que je devenais ta mère. Bien cachée au fond de moi, ensevelie par des « il devrait », « ça devrait être comme ça » et tout plein de beaux principes, que mon intuition trouvait refuge. Ce n’est que des jours plus tard, à force de crier de plus en plus à l’intérieur de moi, que cette petite voix a pu émerger et que je me suis permise de l'écouter. Avec elle, est venue la confiance, le sentiment de compétence et l'impression de répondre à tes besoins. Avec elle, s’est estompé mon stress, mes doutes et mes inquiétudes. Ce n'est que des mois plus tard, à coup de formations sur l'allaitement, sur le 4ième trimestre ou sur les premiers jours de bébé, que j'ai compris ce que j'avais vécu, ce qu'on avait vécu. J'ai compris qu'en voulant retrouver tes repères utérins, moi je perdais les miens. C’est là que j’ai réalisé … qu’en se laissant le temps on s'en fait des nouveaux et qu'on retrouve son équilibre. Love Josiane xxx |
AuteureJosiane, fondatrice du repère familial, s'amuse à venir écrire des petits ou longs textes, sur des sujets variés. CollaborationDes personnes merveilleuse qui partagent un bout de leur vie, de leur cœur, avec le repère familial. Les textes l'indiquent lorsque c'est une collaboration. Archives
Septembre 2021
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